Il est largement évoqué dans la presse et les réseaux sociaux le souhait de certains acteurs de la filière d’utiliser la Télémédecine pour primoprescrire des aides auditives, tout particulièrement pour les patients presbyacousiques « simples ». Il est besoin de préciser la réglementation qui régit cette prescription.

L’arrêté du 14 Novembre 2018 « portant modifications des modalités de prise en charge des aides auditives stipule :

1. Que la primo-prescription est réservée aux ORL et aux médecins généralistes dûment formés
2. Que le prescripteur testeur doit avoir interrogé le patient, examiné l’oreille et le tympan et doit avoir réalisé lui-même une audiométrie tonale (aérienne et osseuse) et vocale dans le silence.

Le 100% santé dans le cadre réglementaire a permis l’appareillage de très nombreux patients, le taux d’appareillage du sujet âgé étant un des plus élevé au monde. La majorité des patients a accès au soin auditif sans recours à la télémédecine.

Toutefois, lorsque certains critères sont réunis (patients âgés de plus de 60 ans, en mobilité réduite, ou vivant en institution, habitant en zone déficitaire en ORL) et sous certaines conditions (anamnèse et otoscopie considérée normale par le médecin traitant) des parcours spécifiques de soins auditifs pourraient être envisagés, employant les outils de télémédecine. C’est la réflexion qu’a mené le CNP d’ORL sur ce thème qui lui est cher.  Il a déposé auprès de la CNAM des demandes de dérogations (articles 51). Les dossiers sont en cours d’examen par les autorités. Le CNP soutient aussi le projet de registre dans la filière auditive pour que quantité s’accompagne de qualité des soins.